Par
fanguk le
16 Octobre 2006 à 21:28
19h40, et je sors des sous-sols. Les endroits sombres, les chambres noires.
J'aime definitivement être la dernière.
Ca me permet de croire que je contrôle mon temps. Je suis la dernière à sortir de l'uni et la nuit a pris possession des lieux.
Je respire ce parc, en diagonale, et à plein poumons parce qu'aucun pas de l'a encore souillé. Je suis nouvelle. Ici.
Je sais que c'est violent. Deux jours auparavant, au même endroit, un type c'est fait attaquer.
Des petits papiers ont fleuris dans ma résidence, conseillant fortement de ne pas sortit seul(e) ( jour et nuit ),
et de ne pas porter de bien précieux. Y'a pas mal d'agressions. Mais c'est pas écrit sur la brochure.
Chaque mouvement d'yeux m'enfonce des racines glissantes et tièdes qui partent des globes oculaires ( que je pourrais dessiner tellement je les sens)
pour se jeter a l'arrière du crâne, traversant tout mon cerveau. C'est assez douloureux.
Toutes les semaines, des corps tombent du pont. Ou des êtres ce suicident, ca dépend comment on voit les choses.
A une centaine de mètres d'ici.
C'est assez radical : soit on ne tombe pas verticalement et l'affaire est vite réglée car l'eau à cette vitesse equivaut à un sol en béton
soit on tombe verticalement et c'est beaucoup moins drôle parce qu'alors c'est la vase qui fait le sale boulot, ça prend plus de temps, et "on" est probablement encore conscient.
Mais peu importe, ma fenêtre donne sur l'autre coté de la ville. Je vois pas le pont.
Je marche, Billy Holiday dans les oreilles, de temps en temps coupée par les avions qui volent très bas, et
l'air est rempli de plus tard.
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