Y'a deux futons au sol, et une fenêtre ouverte d'ou je peux voir sans être vue les allés et venues des habitants de l'immeuble, devant l'ascenceur.
C'est loin de la ville, il faut prendre des lignes de trains qui se transforment en ligne de metro qui se transforme en avenue qui se transforment en ruelle - et dans les rames, les livres volent doucement.
La nuit je ne rêve pas, parceque le jour je vis trop pour compenser quoi que ce soit.
Je ne digere encore aucun mot, je commence doucement à assembler des bouts de sons pour me faire comprendre.
Un jour je parlerais distinctement et avec assurance ( " all I ever wanted is everything "* ).
En attendand je suis une grande touriste toute la petite journée, je me couche tôt, mes jambes crissent mais demain elles oublieront.
Il me reste une semaine de vagabondage le plus complet, d'anglais malvenu, et peut etre un peu plus pour les regards étonnés des vieilles dames.
J'ai sautillé comme promis,
et demain tout ira bien.

*Tujiko Noriko -
quelle idée de pouvoir s'en ennuyer, vraiment, il avait des problemes.